Arrietty : la magie Ghibli est de retour

Arrietty, le petit monde des chapardeurs est la nouvelle création Ghibli disponible sur nos écrans. Produit et scénarisé par Miyao Miyazaki, mais réalisé par Hiromasa Yonebayashi (qui était superviseur des effets visuels sur le Voyage de Chihiro), c’est un Ghibli mineur mais tellement agréable à regarder, et tellement plus intéressant que ces crétineries en 3D que l’on livre au public en guise de film d’animation.

Inspiré d’un classique de la littérature jeunesse, ça raconte comment un jeune garçon, gravement malade, prend pension chez une vieille tante, à la campagne et découvre qu’une famille de Petites Personnes vivent sous le plancher. Parmi elles se trouve la charmante Arrietty, adolescente aventureuse et apprentie chapardeuse.

Arrietty, c’est une gentille histoire d’amitié entre deux enfants que tout sépare, un film idéal pour les petits, qui aborde mine de rien certains sujets graves comme la maladie, la mort, la disparition des espèces… Bref on retrouve quand même un certain niveau de profondeur, propre à toutes les productions Ghibli.

Malgré tout le film reste un peu superficiel, et on sent que Miyazaki n’est pas là. Son successeur a voulu trop bien faire, et livre un film exemplaire en termes de réalisation mais manquant quand même de fantaisie et d’audace. On n’est pas dans Totoro !

On ne verra pas par exemple de Petites Personnes défendre chèrement leur vie contre les sales bestioles qui  pullulent dans le sous-sol. Les bons sentiments l’emportent, et même  la Méchante du film apparait plus bête que vraiment malfaisante. Les péripéties sont limitées (une grimpette dans le lierre par-ci, une exploration de la cuisine par-là), ainsi que les rebondissements narratifs.

la chambre d’Arrietty : ça c’est bien une chambre de fille !

Ceci dit, on pourra apprécier la fraicheur et la finesse de cet univers de lilliputiens, qui montent des expéditions incroyables pour voler un morceau de sucre et aiment décorer les murs de leur maison avec des timbres-postes. Tout le savoir-faire de Ghibli est là, dans la façon de filmer la nature et de créer des environnements merveilleux, au dessin traditionnel, sans recours aux images de synthèse. La musique celtique de Cécile Corbel est également une bonne surprise et contribue beaucoup à la fraicheur et au charme de cet univers.

Après les Contes de Terremer et la participation de Carlos Nùnez,  c’est la 2e fois que les studios Ghibli font appel à des artistes celtiques. Il faut dire que le mélange manga-celtique fonctionne étonnamment bien !

On sort de la projection avec une impression de bien être et une certaine nostalgie, comme après avoir fait un joli rêve. Pourvu qu’il y ait encore beaucoup de films Ghibli ! La magie fonctionne toujours….