2012 : c’est une catastrophe, Thérèse !

Roland Emmerich, pape du film catastrophe et du mauvais goût américain, nous revient avec (surprise) un nouveau film catastrophe basé sur des ficelles qui ont déjà bien servi. Un film de Roland Emmerich c’est comme un gros gâteau bourré de crème, d’arômes artificiels et de sucre. On sait que c’est pas bon pour la santé, mais on déguste ça avec un plaisir coupable, et juste après on dit « Mais qu’est-ce que c’était mauvais ! »

2012 est bien un film typique de Roland Emmerich (Indépendance Day, Le Jour d’après, 10 000, Godzilla…) et comporte tous les clichés les plus écoulés, qu’il aime refiler à chaque fois à un public compatissant. On retrouve donc un père de famille héroïque, un scientifique idéaliste, des enfants énervants, un chien et quelques personnages labellisés ethniques/colorés/pas de chez nous, comme une bimbo russe, un moine tibétain et un scientifique indien. Emmerich prône toujours une grande diversité ethnique dans ses films et utilise fréquemment des héros colorés, mais il met tellement d’ardeur à créer des personnages qui sont des caricatures sur pattes qu’on ne peut s’empêcher de trouve cela légèrement raciste, un peu comme l’était Tintin au Congo, pourtant bourré de bons sentiments aussi.

Bref, comme tous les autres films de Emmerich, 2012 est une succession de scènes de catastrophe anthologiques entrecoupés de looongues trés looongues scènes de dialogues et de bons sentiments. Au moins sur un dvd on peut zapper et passer au chapitre suivant mais là, 2h40 à subir des visages larmoyants et des messages du style « chérie je dois te dire adieu, je vais me prendre un tsunami de 1500 m de haut sur la gueule », qu’est-ce que c’est chiant !

Las Vegas cest plus ce que cétait !

Las Vegas c’est plus ce que c’était !

Finalement , c’est pour ça qu’il fait des films catastrophes, Roland Emmerich est nul pour filmer le drame et l’humain et il pratique un humour très lourdingue (« chérie je sens quelque chose qui nous sépare » dit un des personnages dans un supermarché, juste  avant qu’une grosse fissure massacre le sol entre les deux conjoints. Mwarf !!) .

Les scène de catastrophe sont par contre toujours très belles et très impressionnantes mais en même temps tellement nettes et aseptisées qu’on se croirait dans une pub automobile. C’est d’ailleurs à ça que ressemble une grande partie du film : une publicité automobile où John Cusack utilise différents véhicules et se faufile avec négligence entre des immeubles qui s’écroulent, des routes qui explosent, des pluies de camions et des boules de feu. Ca ferait un tabac en relief et en cinéma dynamique.

Plus d’infos sur les effets spéciaux de 2012 : http://www.pixelcreation.fr/3d-video/animation-3d-vfx/2012/

2012, le film publicitaire automobile le plus cher du monde

2012, le film publicitaire automobile le plus cher du monde

Un petit mot de l’histoire… enfin quand je dis histoire c’est beaucoup dire.

2012 est basé sur la « prophétie de fin du monde » du calendrier Maya, et sur une catastrophe imminente basée sur un alignement inédit des planètes et une éruption solaire hors normes (tiens on nous a déjà fait le coup dans Prémonitions). Donc cette grosses éruption balance plein de méchants neutrinos qui vont perturber le noyau terrestre et le faire surchauffer. Comment ça c’est n’importe quoi ? Taisez-vous c’est scientifique ! D’ailleurs il y a des scientifiques dans le film, d’abord !

Donc les neutrinos font surchauffer le noyau, ce qui crée différentes catastrophes très photogéniques, comme des tremblements de terre, des tsunamis, des explosions volcaniques, des tornades… Ah non y a pas de tornades. Manque de budget sans doute.

lavion cest plus sûr que la voiture

l’avion c’est plus sûr que la voiture

Nos héros tentent d’échapper à un funeste destin en partant en quête d’un refuge, qui se matérialisera sous la forme d’une arche construite par le gouvernement américain pour protéger ses ouailles (enfin celles qui sont célèbres et pétées de tunes). Ouf, nos héros sont sauvés.

Je ne vais pas m’étendre davantage sur un scénario d’une stupidité crasse et d’une invraisemblance abyssale. Le passage qui m’a fait le plus rire, c’est quand nos héros, dans un avion en partance pour la Chine mais malheureusement à court de carburant, se retrouvent soudainement dans l’Himalaya car la croute terrestre a bougé sous eux. C’est tellement con que c’est génial. Chapeau.

Suite à ce film, la NASA s’est crue obligé d’affirmer que non, il n’y avait pas de catastrophe prévue en 2012 et que c’était un ramassis de conneries. Mais peut-être font-ils partie du Complot ? Voir http://www.nasa.gov/topics/earth/features/2012.html

Juste histoire de rire voici quelques arguments qui démontrent que 2012 c’est comme le Jour d’après, c’est scientifiquement ridicule :

– le calendrier maya : 21 décembre 2012 est un changement de cycle, tout comme l’était pour nous le passage à l’an 2000. Rien de catastrophique là-dedans. Là où c’est rigolo, c’est que certains calculs montrent que le changement de cycle maya se produirait plutôt en 2220. (voir Wikipedia)

– alignement majeur des planètes : il n’y en aura pas en 2012. Le prochain est prévu en 2040 mais il n’aura pas plus d’effet que ceux qui se sont produits en 1962 ou en 2000 (voir Alignement des planètes sur le blog du paranormal)

– grosse éruption solaire : le modèle solaire de Dikpati prévoit effectivement un pic d’activité en 2012 mais d’après les derniers calculs du comité de prédiction du cycle solaire, le maximum aurait plutôt lieu en mai 2013. Quoiqu’il en soit, il y a déjà eu des pics d’activité solaire en 1989 et en 1859. Et il ne s’est pas passé grand chose, à part des perturbations électromagnétiques qui risquent de générer quelques coupures de courant. Voir l’Activité Solaire sur le blog du paranormal.

– la submersion de l’Himalaya : pour ça il faudrait une vague de plus de 8000m de haut… ce qui viderait le contenu de l’Océan Indien

Résumé
date
élément noté
2012
note
11star

3 réponses

  1. Olivier dit :

    Arf ! Mais plus c’est con, plus c’est bon !!

  2. Stephane dit :

    Arf ! Du coup j’ai moins de remords à pas avoir été dispo pour vous accompagner le voir.
    Limite ça vaut pas un divx on dirait !

  1. 9 janvier 2010

    […] 2012 (de Roland Emmerich et avec John Cusack) : Mwhahahaha ! Chaque film de Roland Emmerich est un grand moment de n’importe quoi et de bons sentiments servie par d’impressionnant effets spéciaux. Filmiquement ça reste toujours très mauvais mais qu’est-ce c’est bon de voir de grosses catastrophes en images de synthèse… […]