Bruce Willis et les Clones

Je viens de voir Clones, réalisé par Jonathan Mostow (Terminator 3), avec Bruce Willis en tête d’affiche. Film sympathique, au postulat malin, mais qui aurait mérité un peu plus de profondeur.

Il ne s’agit pas vraiment de clones au demeurant. Le titre US du film « The Surrogates » est bien meilleur car il pourrait se traduire par Les Substituts ou Les Remplaçants. Avatars conviendrait encore mieux mais le nom est déjà pris par un certain James Cameron.

Donc, dans un futur proche, les gens ne sortent plus de chez eux mais utilise des robots humanoïdes télécommandés pour se rendre au boulot. Ces « clones de substitutions » sont plus performants et plus beaux que les individus originaux, qui se sont tous créés des clones au look de top model. Même l’agent Greer (Bruce Willis) a droit à un double plus beau que nature, plus jeune et avec des cheveux.

l’agent Greer (Bruce Willis) et sa partenaire, sous forme de clone

C’est très américain de croire que tous les individus veulent avoir un look de rêve et se ressembler les uns aux autres. Dans la vraie vie, il y a des gens qui choisissent de se singulariser, et même de s’enlaidir pour sortir du lot : piercings, tatouages, style punk ou grunge, jamais on ne me fera croire que tout le monde veut ressembler à des acteurs de soap.

Dans  cet univers très lisse, la violence et la criminalité ont également été réduits à néant, en même temps que progressait la tolérance et la fin de la haine raciale. Encore une utopie bien pensante : que ferait l’individu lambda s’il se voyait doté d’un corps athlétique, quasi indestructible et insensible à la douleur ? Je pense que beaucoup de gens se mettraient à tout casser et se rentrer dedans en voiture. Je dois avoir l’esprit mal tourné.

Le film propose une intrigue policière bien menée, avec quelques moments forts, notamment lorsque Bruce Willis doit abandonner son clone pour aller enquêter sur place. On a droit à un Bruce bien vieilli, courbaturé et malhabile, qui s’en prend plein la gueule (comme d’hab) avant de ré-endosser son rôle habituel de sauveur du monde.

quand l’agent Greer sort sans son clone…

Le film fait quand même passer un bon moment, et met le doigt sur un travers de notre société, où les gens se servent de plus en plus d’avatars pour communiquer. Il y a les jeux en ligne, Second Life, les Sims, et tous ces univers où l’on peut se mettre dans la peau d’une bimbo ou d’un playboy et jouer à la troisième personne. La prochaine étape, ce sera le jeu à la première personne, où l’on pourra ressentir tout ce que fait son avatar. Des expérimentations vont en ce sens au Japon, avec les jeux tactiles, où le joueur s’équipe d’un équipement spécial pour interagir physiquement avec le monde virtuel.

On n’en pas encore (heureusement) au stade où un joueur pourra endosser un avatar et le faire évoluer dans le monde réel. La technologie robotique actuelle n’est pas capable de recréer un être humain, ses expressions corporelles et ses mouvements. Néanmoins, comme l’évoque le film de Jonathan Mostow, c’est une évolution à laquelle il faut songer. Ceci dit il y a de la marge avant qu’un avatar puisse nous permettre de savourer un bon repas ou de faire l’amour…

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1 réponse

  1. Emanuelle dit :

    Bravo pour ce blog très bien écrit ! J’ai bien aimé ce film cela fait bien réfléchir… Le message est avant tout de profiter des êtres qui nous sont chers. @bientôt