Killjoys : le retour des space cowboys…

Depuis Firefly (2002), aucune série SF n’avait à mes yeux retrouvé cette ambiance mêlant humour, nonchalance, et violence, un vrai western transposé dans un futur improbable mais en même temps tellement proche de nous… Dans Killjoys (une production canadienne lancée cet été), pas d’extraterrestres ni de décors pimpants, le futur (à moins qu’il s’agisse d’un univers parallèle) est peu réjouissant, avec sa criminalité galopante, son ambiance industrielle et son injustice sociale flagrante.

Dans cet univers absurde et impitoyable, digne de Sergio Leone, une fine équipe a trouvé un bon moyen de s’en sortir : devenir Killjoys, c’est à dire chasseurs de prime pour le compte d’une organisation officielle, le RAC.

Les Killjoys sont souvent fauchés, se disputent souvent, et s’embarquent régulièrement dans des plans totalement foireux pour récupérer quelques crédits. Ça ne vous rappelle pas un certain Firefly ?

L’équipe comprend une tueuse sexy (Dutch) dans le rôle du capitaine, un pilote/geek/mécano (John) et un ancien soldat (D’avin, qui est aussi le frère du mécano). A cela, on peut ajouter la présence de l’intelligence artificielle du vaisseau, une certaine Lucy qui se manifeste en voix off.

Le succès de Killjoys repose pour beaucoup sur le casting et sur les répliques qui fusent entre les personnages. Leur background se révèle petit à petit, leur ajoute de l’épaisseur et de l’intérêt pour le spectateur, on s’aperçoit rapidement qu’on n’est pas sur des personnages aussi lisses et stéréotypés qu’on pourrait le croire.

 

une équipe soudée qui n’hésite pas à rentrer dans le tas

Il y a aussi de bons moyens alloués à la production : les décors, même s’ils ne sont pas toujours très futuristes, sont convaincants et bourrés de figurants.Le choix du style steampunk est judicieux, car plus c’est délabré, plus ça s’intègre bien à l’histoire ! Cela n’empêche pas d’explorer des environnements très différents (épave de vaisseau spatial, ghetto urbain, palais d’aristocrates, temple caché…) : nos Killjoys sont aussi des experts dans l’art du déguisement et de l’infiltration.. Et ça fait bien plaisir de sortir régulièrement de leur vaisseau.

Quand il le faut, Dutch n’hésite pas à quitter son look de baroudeuse de l’espace…

Côté action, on est gâtés aussi : ça flingue à tout va et notre équipe dérouille sévèrement, on se croirait souvent dans un bon vieux jeu vidéo avec des missions et objectifs à remplir.

Le scénario, tout d’abord cantonné à des missions basiques de chasseurs de prime (chercher un individu en cavale, tout flinguer et ramasser la prime) s’élargit pour prendre une vraie dimension épique. En effet, les Killjoys se retrouvent peu à peu mêlés à une guerre de caste qui va embraser leur petit coin de galaxie… Il faudra qu’ils choisissent leur camp ! L’univers est en effet riche et bien travaillé, et il y a matière à faire un bon petit space opera…

Killjoys a été renouvelé pour une saison 2, et c’est une bonne nouvelle, car il n’y avait pas eu de série aussi divertissante depuis en moment. Espérons que cette série puisse vivre sa vie jusqu’au bout, sans finir prématurément comme Firefly…