Le Trône de Fer, version HBO

Depuis le 17 avril 2011, le Trône de Fer (Games of Thrones en VO) est devenu une série télévisée produite par HBO.
Avec l’auteur (Georges R.R Martin) en producteur exécutif et des réalisateurs qui ont bossé sur Rome, les Tudors, Boardwalk Empire, les Sopranos et autres productions maison, on est plutôt rassurés.
Au casting on trouve des acteurs talentueux mais peu connus du public (ce qui est souvent le cas chez HBO), dont le plus célèbre est Sean Bean (le Seigneur des Anneaux). A noter la présence d’un certain Jason Momoa, qui sera le prochain Conan au cinéma.

Le 1er épisode a cartonné sur HBO avec plus de 4 millions de spectateurs et la saison 2 a été signée dans la foulée. Le succès critique et public est au rendez-vous, même si certains spectateurs (qui ne connaissent pas les livres) ont été choqué par la violence de certaines scènes (et encore, on n’en est qu’au début !). Après quelques épisodes, on peut commencer à se faire une bonne idée du style du Trône de Fer.

Par où commencer ?

Les décors sont superbes, même si les réalisateurs ont choisi de privilégier les intérieurs et d’éviter les plans larges, gourmands en CGI (il y en a néanmoins quelques uns, qui sont plutôt impressionnants). Il y a aussi de chouettes paysages naturels : la série a été tournée en partie en Irlande du Nord, à Malte et au Maroc, ce qui convient très bien pour les différents lieux prévus dans l’histoire. Les costumes sont également très réalistes (depuis le SDA, on maîtrise la conception de fausses armures)

Côté casting, certains acteurs sont une évidence (Sean Bean dans le rôle de Stark), tandis que d’autres paraissent de prime abord un peu inattendus (Emilia Clarke =Daenarys ?). C’est le problème quand on lit un livre et qu’on se fait des images des différents personnages… Les adaptations surprennent forcément.

Heureusement on est vite emportés par le jeu des acteurs, la mise en scène et surtout la qualité du scénario. Il est évident qu’il a fallu tailler à coups de hache dans l’épais roman de maitre Martin (et encore, le premier Tome est le moins épais !) mais cela gagne en efficacité et les dialogues font mouche. En quelques traits, les personnages acquièrent une vraie personnalité et deviennent clairement identifiables. Ce n’est pas évident quand on connait la foultitude de personnages qui hantent les pages des romans, qui apparaissent soudain dans l’histoire ou en disparaissent sans crier gare.

Daenarys, l’héritière légitime du Trône

Les premiers épisodes posent le décor, présentent les forces en présence (les nobles Starks contre les sournois Lannister) et laissent imaginer l’affrontement inévitable qu’il y aura entre les différentes familles. On est plus dans Shakespeare que dans le Seigneur des Anneaux : Georges Martin a toujours déclaré qu’il n’aimait pas les personnalités trop binaires et qu’il préférait les intrigues de cour aux épopées chevaleresques.

On se demande donc si on aura droit aux batailles homériques, aux dragons, aux géants des glaces qui existent dans la saga de romans… En tout cas les personnages sont bien réussis, et l’ambiance générale est fidèle aux romans, et c’est déjà pas mal ! La crudité et la cruauté du roman sont également respectés (normal, connaissant HBO) et cela tranche agréablement sur les productions estampillées « heroic fantasy pour moins de 13ans » dont on est abreuvés. Par Crom, enfin une série emplie de dialogues orduriers et de tueurs sans foi ni loi ! Voilà quelque chose à suivre pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux…

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