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Iron Man 2 : la gueule de bois aprés la fête

La plupart des suites fonctionnent sur une logique du toujours plus de combats, de monstres, d’explosions, d’effets spéciaux, etc… C’est assez logique puisque les premiers films sont souvent bridés au niveau budget et que les producteurs ouvrent le robinet à dollars pour une suite qui promet d’être rentable. Cette logique-là n’a pas été employée dans Iron Man 2 qui reste très léger au niveau du spectaculaire (à part 2 ou 3 morceaux de bravoure que l’on a déjà vu dans les bandes annonces).

L’approche a plutôt été celle de Batman : Dark Knight, à savoir la remise en cause et la désacralisation du héros. Après l’ascension, la chute.

Le problème est que Jon Favreau n’est pas Christopher Nolan. Comment s’intéresser à un justicier qui passe son temps à picoler, à draguer des top models et à s’apitoyer sur son sort ? Si le cabotinage de Robert Downey Junior faisait merveille dans le premier opus, cette fois c’est juste énervant, car il n’y a aucun challenge, aucune remise en cause.

une image qui résume assez bien le film

Stark se transformait en Iron Man pour s’échapper d’une prison terroriste, et sa débrouillardise forçait le respect, ainsi que sa rédemption morale (fini les ventes d’armes !). Désormais le justicier n’en branle pas une, s’exhibe dans des soirées jet set, et tout le monde connait son identité secrète.

Même le Méchant interprété par Mickey Rourke, pourtant impressionnant de présence menaçante, est sous exploité et il se contente la plupart du temps de ricaner en mâchant un cure-dent et d’obéir aux ordres. Le combat final avec Whiplash (son petit nom dans les comics) est expédié en quelques minutes.

Mickey Rourke est un Méchant qui fait peur, mais qui n'est trés efficace

Autre grosse déception, la présence (ou plutôt l’absence) de la Veuve Noire, autre personnage fameux, interprété par Scarlett Johansson (plutôt affolante dans sa combinaison noire). On ne la verra en action qu’à la fin du film, dans une petite bataille de couloir. Décidément on s’est bien foutu de nous !

Scarlett Johansson est la Veuve Noire, enfin pas souvent !

Iron Man 2 ressemble à un lendemain de fête et à une grosse gueule de bois qu’on va essayer d’oublier, en se disant qu’on n’y reviendra pas une 3e fois.

Sherlock Holmes est de retour

Comment faire du neuf avec du vieux ? Comment renouveler des personnages usées par des centaines de films, séries TV et adaptations diverses ? Bien souvent il suffit de revenir aux fondamentaux et aux sources de la légende.

Dans les livre de Sir Conan Doyle, Holmes est clairement montré comme un marginal, un génie excentrique capable de toutes les folies pour résoudre une énigme, et n’hésitant pas à boxer les méchants et à se frotter aux bas fonds de la société londonienne. On avait oublié les mauvaises manières du détective et sa tendance à trouver l’inspiration dans le tabac et dans diverses drogues dures (cocaïne et opium).

Or depuis toujours, Holmes est montré dans les films comme un individu impassible et flegmatique, à la figure émaciée et à la mise soignée, qui se sert de son intelligence plutôt que de ses muscles. La vérité est enfin rétablie : Sherlock est un casse-cou et un marginal, qui vit comme un clochard lorsqu’il n’a pas d’affaire à résoudre et n’hésite pas à picoler, cribler de balles les murs de son appartement et faire des expériences sur son chien !

Holmes et Watson, en guerre contre le crime

Robert Downey Jr est le nouveau Sherlock Holmes et décidément après Iron Man, c’est un acteur qui se révèle très doué pour jouer les caractériels et les anti-héros, à la fois détestables et attachants. Une sacré présence mise au service d’un personnage complètement barré, tout aussi crédible dans les scènes de combat que dans les enquêtes minutieuses, et totalement incompétent dans ses rapport avec les femmes (un genre de geek du XIXe siècle ?)

pas toujours facile de combattre le crime

Face à lui Jude Law campe un Docteur Watson qui pour une fois n’est pas le faire-valoir du détective, mais un homme intelligent dont le pouvoir de déduction se hisse au niveau de Holmes et qui n’hésite pas à rentrer dans le lard des méchants. Sa relation avec Holmes n’est pas basée sur l’admiration servile mais reflète plutôt de l’agacement et de l’inquiétude face aux frasques du détective. En cela ce Watson se révèle plus mature que celui des romans, qui n’était que l’ombre de Holmes et ne comprenait jamais rien à rien.

Le background londonien est impressionnant, réaliste sans être tape à l’œil ni misérabiliste,comme c’est souvent le cas dans les productions historiques. Les dialogues sont savoureux, l’humour fait mouche, les personnages et leurs aventures sont prenants, la musique de Hans Zimmer est trépidante : voilà une réussite pour un film dont je n’attendais pas grand chose.

immersion réussie dans Londre au XIXe siècle

Je ne résiste pas à l’envie de citer une critique de Télérama, d’un journaliste qui espérait peut-être voir un film de  l’inspecteur Derrick : « Terrifiant… Pas un plan qui ne dure plus de cinq secondes. Ralentis, accélérés, surimpressions à gogo. Musique omniprésente et nulle. Bande-son hystérique, scandée comme une série de gifles qu’on prend en pleine gueule. Intrigue et personnages totalement sacrifiés aux effets spéciaux : bref, le mauvais blockbuster dans toute sa splendeur.. »

Chacun ses opinions, mais les critiques des internautes vont totalement à l’opposé, à croire que tous les spectateurs sont des crétins… Une note de 2,7 sur 5 dans Allociné c’est plutôt pas mal et la plupart des gens pensent comme moi, qu’ils ont vu un bon film d’aventure et de divertissement, n’en déplaise aux puristes de Conan Doyle.