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Puy de Dôme 2009 : la nature contre-attaque

Ah le Puy de Dôme, site phare de l’Auvergne, géant de la chaine des Puys devenu Grand Site de France en 2008. Je me souviens du temps où on y montait par la route, de façon complètement anarchique, dans la crainte de croiser un bus de tourisme ou de voir les freins lâcher dans la descente. Une fois en haut, il y avait des sentiers pour traverser une grosse colline pelée, un tas de cailloux qui était en fait un temple gallo-romain, une station météo et TV aux allures starwarsienne, et un bar pour se rafraichir ou se réchauffer, suivant le temps. L’intérêt c’était surtout la vue plongeante sur la chaine des Puys. En automne, alors que Clermont est dans la brume et le crachin, on peut monter tout en haut du Puy de Dôme et retrouver le soleil. A ses pieds s’étend la mer de nuages, effet féérique garanti.

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Début des années 2000, on a eu l’idée d’interdire l’accès aux voitures (sauf à certaines heures) et d’instaurer un système de navettes partant du col. Système beaucoup plus sécurisé, mais payant, ce dont beaucoup d’Auvergnats se sont sentis outrés. Évidemment on peut toujours y grimper à pied par le Chemin des muletiers, mais j’ai l’impression que l’Auvergnat boude ce grand morceau de patrimoine naturel.

Depuis quelques années, et surtout depuis que le Puy de Dôme est passé sous la responsabilité du Conseil Général, de grands travaux d’aménagements et de préservation ont été menés pour redonner un peu de lustre à cette destination hautement touristique. Un centre d’informations explique tout ce qu’il y a à savoir sur la chaîne des Puy et le Temple de Mercure est en cours de défrichage (n’empêche que ça ressemble toujours à un tas de cailloux). Une partie du sommet a été clôturée et soustraite aux pieds des visiteurs, qui sont désormais canalisés sur des petits sentiers bétonnés. C’est vrai que c’est bon pour l’environnement mais on ne peut plus s’asseoir dans l’herbe et contempler le paysage. Il n’y a même pas de bancs, ça craint pour les personnes à mobilité réduite.

N’empêche, cette année j’ai vu pour la première fois des fleurs des champs au sommet du Puy de Dôme. C’est fou ce que la nature va vite pour regagner son territoire. Et il reste toujours cette impression d’être sur le toit de l’Auvergne, au grand air des montagnes, alors qu’on crève de chaud en bas (35° en ville).

Voici quelques photos prises du sommet. En cliquant dessus on peut accéder aux photos pleine taille.

côté sud, à l'arrivée du chemin des muletiers

côté sud-ouest : les Monts Dore et le Sancy en ligne de crête

nord-ouest : vue sur la Chaine des Puys

Le Puy de Dôme c’est aussi le paradis des parapentistes. Tout l’été on peut en voir tournoyer autour du puy comme des papillons autour d’une ampoule électrique. Cette année, les adeptes du parapente ont dû quitter leur site de décollage traditionnel, chassés par les fameuses clôtures anti piétinement. De plus, comme les travaux vont se poursuivre avec l’installation d’un funiculaire pour remplacer les navettes par bus, il n’y aura pas de parapentes en 2010.

Au passage, il a déjà existé un train menant au Puy de Dôme depuis Clermont-Ferrand, de 1906 à 1927. Le nouveau train écologique, baptisé « le panoramique des dômes », devrait démarrer en 2012 et le prix du trajet aller-retour serait le double du système de navettes actuels (8,40 euros au lieu de 4,20 euros ). Voilà qui donnera encore moins envie aux Auvergnats de visiter leur volcan star, je suis pas sûr que le succès soit au rendez-vous.