Justice League 2017 : quelle blague !

Ça y est… Après des années de préparation, DC a finalement présenté son grand projet, LE film qui devait rassembler les super-héros les plus connus de l’univers et en faire la pierre angulaire du film de comics… Hélas,le résultat n’est pas à la hauteur des enjeux…

Ça a la couleur d’un Marvel mais…

.. cela ressemble à un plagiat de Marvel, une mauvaise copie des Avengers. N’est pas Marvel qui veut ! Tout d’abord, Avengers (2012) n’est pas sorti par hasard, c’était l’aboutissement final d’une stratégie bien menée, visant dans un premier temps à présenter plusieurs héros iconiques (Iron-Man, Thor, Hulk, Captain America, Black Widow…) par le biais de films individuels. Une fois que ces fondations ont été bien assimilées par le public, Marvel a risqué le tout pour le tout : mélanger les héros dans un grand film fourre-tout. Un pari casse-gueule, dont la réussite tenait du miracle, porté par un Joss Whedon en grande forme, qui savait doser tous les ingrédients mis à sa disposition.

Devant ce succès, les industries DC Comics, qui possèdent aussi un grand nombre de super-héros et d’histoires incroyables, ont voulu tenter leur chance. Le problème, est tout d’abord qu’ils n’avaient qu’un seul héros cinématographique sur lequel capitaliser : Batman, brillamment mis en scène par la trilogie de Christopher Nolan. Ils ont un énorme retard à rattraper, et ont commencé bien trop tard à reconstruire leurs bases avec les films Man of Steel (2013) et Wonder Woman (2016). Il est clair que DC ne pourrait pas attirer les foules avec les films Superman des années 80 et le calamiteux Green Lantern de (2011).

Plutôt que de procéder par étapes, DC a décider de faire le forcing pour sortir un Justice League en 2017, alors même la moitié du casting n’a pas été présentée correctement aux spectateurs (Flash, Aquaman, Cyborg..). Grave erreur ! On ne peut pas balancer des personnages au petit bonheur et espérer que les gens les aiment.

Autre grave erreur, le changement radical de style, entamé depuis Wonder Woman. Entre les films de Christopher Nolan (sombres, réalistes, profonds, adultes), et le style kitsch et adolescent de Justice League, il y a un gouffre… Le fait d’avoir changé de réalisateur en cours de route (Zack Snyder passant le relais à Joss Whedon) n’excuse pas tout : il y a un volonté délibérée de faire des films de super-héros plus familiaux et plus fun, comme ceux que produit régulièrement la maison Marvel-Disney (avec l’exception notable du film Logan, pas fait pour les enfants…).

Bref, DC a renié ses origines. Oubliés les Batman de Nolan et le cynisme du Watchmen (2009) de Zack Snyder. Et du coup, Justice League se retrouve le cul entre deux chaises, entre le teenagers movie et le film noir. Une position très inconfortable, qui ne pouvait mener qu’au fiasco.

Un bon divertissement ?

Justice League pourrait être un bon divertissement, un popcorn movie décomplexé, qui n’a d’autres ambitions que de faire le bonheur des fans de comics (ce qui est globalement la stratégie de Marvel). Sauf que c’est pataud, ça ne marche pas. L’humour est omniprésent mais peine à faire sourire. L’intrigue générale (un gros méchant veut détruire le monde) est ennuyeuse. Et même la réalisation peine à avoir une vraie personnalité, une ambiance et une atmosphère telle qu’elle était proposée dans les précédents films.

C’est tellement peu original qu’on ne peut s’empêcher de faire des parallèles avec Marvel. Le milliardaire grognon qui joue les team leader : c’est Iron-Man. La nana pas commode, qui met de grosses claques aux méchants : c’est Black Widow. Et le gamin, nouveau venu dans la bande, qui parle tout le temps et n’arrête pas de sortir des vannes, c’est Spider-Man dans Homecoming. J’ajoute aussi que le concept du big bad guy qui rassemble des artefact pour obtenir une puissance démesurée, n’est pas sans rapport avec Thanos et ses pierres d’éternité, non ?

Bref, alors que DC Comics a dans ses tiroirs des milliers d’histoires passionnantes (qui servent souvent d’inspiration à des films d’animation de très belle tenue), écrire un scénario aussi faiblard et bancal, ça sent la précipitation, l’impréparation d’un projet qui aurait gagné à être davantage muri.

Le cas Superman

Je termine avec une de mes plus grosse déceptions du film, le retour de Superman (oui, c’était la grosse surprise, sur laquelle DC s’est abstenu de communiquer… avant de rajouter Superman sur les posters promotionnels).

Donc Superman revient d’entre les morts, mais c’est tellement mal amené, tellement consternant en terme scénaristique… Après quelques minutes intéressantes, où il essaye de tuer tout le monde (il s’est ressuscité du pied gauche ?), le voilà qui revient dans un costume aux couleurs éclatantes (totalement en désaccord avec celui de Man of Steel), pote avec tout le monde, et expert en blagues potaches.WTF ? Oublié le Superman aux tendances despotiques de Batman vs Superman, oublié le côté trouble de cet alien qui pourrait détruire le monde et qui ne peut être contrôlé par personne. Maintenant même Batman trouve que c’est un type cool, et l’accueille comme le sauveur de l’humanité…

Je me prends à rêver d’une adaptation ciné des comics Injustice (où Superman, traumatisé par la mort de Lois Lane, devient un gros tyran, et où Batman et quelques autres tentent de le raisonner). Il y a peu de chances que cela arrive, au train où vont les choses. Pour se consoler, on peut toujours se tourner vers les films d’animation DC…

 

 

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