The Terror : la glace et le sang

Au milieu du XIXe siècle, 2 navires anglais partent en Arctique, à la recherche du mythique « passage du Nord Ouest », permettant de relier l’Atlantique et le Pacifique en passant par le nord du Canada. Évidemment cela se passe mal… Très mal…

The Terror est le nom d’un des navires en perdition, qui donne son nom à la série TV. C’est une production AMC (Walking Dead) adaptée d’un roman horrifique de Dan Simmons, et pilotée par Ridley Scott. Au casting, on trouve des pointures comme Jared Francis (The Expanse, Fringe), Tobias Menzies (Outlander, Rome), et Cirian Hinds (Game od Thrones, Rome)…  Bref du beau monde, qui donne envie de visionner le résultat. C’est aussi la première fois qu’une œuvre de Dan Simmons est adaptée à l’écran.

Quand au bout de quelques heures le vaisseau The Terror se retrouve immobilisé dans les glaces, on se doute qu’il va y avoir des problèmes. L’expédition compte suffisamment de vivres pour survivre plusieurs années, mais le moral est au plus bas. La mutinerie guette, les hommes commencent à voir des choses… En effet, comme si cela ne suffisait pas de se trouver naufragé dans un milieu glacial et inhabitable, voilà qu’une créature monstrueuses, mi-homme mi-ours blanc, se met à massacrer et mutiler l’équipage.

La série, d’abord entamée comme un drame historique, verse alors dans le fantastique et dans le survivalisme, façon The Revenant. Tout semble se liguer contre ces malheureux naufragés : la nourriture contaminée, le froid, la maladie, la peur… Difficile pour les officiers de maintenir leur autorité, et de motiver les troupes.

La mise en scène est austère et réaliste, et montre sans pudeur les conditions de vie plus que difficile (par exemple, on voit le médecin de bord couper au sécateur des orteils gelés). Le travail de photographie, très réussi, nous plonge dans la nuit polaire, le brouillard et crée une ambiance oppressante, où l’on guette les ombres avec inquiétude, dans l’attente d’une attaque meurtrière. L’ombre de Ridley Scott plane indéniablement sur cette série (pour le meilleur et le pire) et si certains passages évoquent un Alien sur glace, ce n’est pas par hasard.

Mais la créature mystérieuse (un ours garou ?) n’est pas le point central de l’histoire… Nos survivants doivent surtout se méfier d’eux-mêmes, de la folie qui couve, des pulsions de meurtre qui se réveillent alors que l’espoir diminue. C’est vers Walking Dead que penche alors la série, avec l’apparition de luttes d’influence, et la tentation du chacun pour soi (alors que dans ce contexte, seul la solidarité peut mener au salut).

Malheureusement, l’histoire s’égare, se fige comme un navire pris dans les glaces. De la créature maléfique, on n’apprendra finalement pas grand chose, si ce n’est qu’elle est liée à la mythologie inuit. Tout le monde (ou presque) finit par mourir de faim, de froid, de folie… C’est sombre, mais en même temps assez ennuyeux car les péripéties manquent.

On du mal du mal à s’attacher aux personnages et à comprendre leurs réactions. Untel décide de s’immoler par le feu. Un autre avoue qu’il a tué un marin et usurpé son identité pour venir à bord. Des explosions de violence qui semblent totalement gratuites. Vous qui venez ici, oubliez toute logique ! C’est le même défaut que l’on retrouve dans les derniers films de Ridley Scott, je ne sais pas si cela suit l’intrigue du roman.

Au final,cette série se révèle être un bel objet mais froid et dépourvu d’âme.

 

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